Camille Grenu
© Photo : Nathalie Guyon - France Info TV
À l’heure où la moindre communication fait fuir, effraie, angoisse.
À l’heure où toute information peut être intox, questionnante, bousculante, dérangeante.
À l’heure où la politesse est de se couper la parole, de s’agresser, et d’oublier nos valeurs d’antan.
Il est des endroits qui résistent pour transmettre des histoires extraordinaires, merveilleuses, touchantes et émouvantes : la radio et le petit écran.
Si, si, je vous assure, on y trouve de belles âmes généreuses, passionnées par leur métier. Bien au-delà de leur image, un sacerdoce cultivé pour que l’authentique de notre Monde soit au plus juste délivré.
Et c’est l’une d’entre elle, que je vous invite à rencontrer dés à présent ...
Virginie Servaes : Très chère Camille GRENU, bonjour et bienvenue sur le Blog de La Voix du coaching. J’ai eu la joie de vous recevoir l’an passé dans l’émission « Quelque Chose de Vous »! Et quel plaisir de prendre de vos « nouvelles, nouvelles» aujourd’hui.
Vous trouverez ici quelques questions incontournables qui ont cette particularité d’être immuables dans le temps tout en suivant votre évolution. Une première question, en ce mois d’automne, tout juste commencé et une rentrée bien avancée, que nous dit votre voix de vous, aujourd’hui? Votre humeur-météo ?
Camille GRENU : Ma voix va plutôt bien ! Malgré un été pluvieux qui ne m’a pas permis de me reposer mentalement et moralement autant que je l’espérais, car je suis définitivement une fille du soleil et je ne vais vraiment ultra bien à la rentrée que quand j’ai eu ma dose de vitamine D ! Là, bon, c’est resté bien morose tout ça niveau météo, mais j’ai quand même eu ma dose de moments en famille remplis d’amour et de sérénité donc tout est OK pour moi…. Et pour ma voix !
V : Votre parcours est atypique et incroyable, pour une partie de nos lecteurs qui vous découvrent, pourriez-vous nous le décrire en quelques mots ? Quelques phrases ?
C : J’ai décidé de devenir journaliste très tôt, dès la sixième, après une rencontre magique avec un journaliste du Monde qui était venu dans mon petit collège picard pour le carrefour des métiers. Ensuite, j’ai tout fait en fonction ! On m’avait dit que la « voie royale » c’était Sciences Po puis une école de journalisme, c’est donc ce que j’ai fait…. Sciences Po Paris après une année d’hypokhâgne au lycée Janson de Sailly (pas loin de France Télévisions du coup !), puis après Sciences Po une licence d’Histoire contemporaine et enfin l’IPJ, l’Institut Pratique du Journalisme où j’enseigne d’ailleurs aujourd’hui. Entre temps l’école est entrée dans le cursus de l’université Paris 9 Dauphine. Côté carrière, j’ai commencé après l’école de journalisme à France 3 Nord-Pas-de-Calais à Lille, pendant 8 ans, puis j’ai passé 3 ans et demi au service économie de France 3 au siège de France Télévisions, à Paris, et enfin en 2016 quand France Info TV s’est créée, la chaîne d’actualité en continu du service public, canal 27 de la TNT, j’y ai été intégrée comme présentatrice et j’y suis toujours, à la présentation des matinales du week-end.
V : Camille vous êtes une journaliste phare de l’info du week-end sur France Info TV, comment gérez-vous la notoriété ?
C : Je n’ai pas du tout le sentiment que ce que vous décrivez ici soit une réalité ! Je ne me sens pas « connue » ni détentrice d’une quelconque « notoriété », je sais juste que la matinale week-end a un vrai cercle de téléspectateurs habitués, très fidèles et extrêmement enthousiastes et bienveillants qui nous valent de super audiences sur ce créneau, et c’est franchement agréable quand on ouvre twitter après la matinale et que sur 500 nouvelles notifications il y en a 499 de positives ! Mais du coup je n’ai rien à « gérer » puisque ce n’est que du bon, rien de pesant ! De temps en temps, quelqu’un me dit « ah mais je vous connais, mais d’où est-ce que je vous connais ? », comme ça m’est arrivé encore cette semaine dans la rue, je trouve ça mignon, ça veut dire que je suis installée dans leur routine et que je fais partie de leur quotidien, que je leur suis familière, même si en dehors du contexte « plateau télé », sans coiffure ni maquillage, ils ne m’identifient pas du premier coup ! Et puis parfois on me dit « ah bonjour madame France Info », ou bien « ah ben c’est drôle je vous ai regardée ce matin » ou « on vous regarde tous les week-ends, on ne vous rate jamais » ! Et ça me fait plaisir d’être considérée comme une incarnation de ma chaîne, ce que je fais avec toujours autant de bonheur parce que je suis très fière de ce qu’on a réussi à faire tous ensemble, en partant de rien, en 2016, et qui continue de grandir et de progresser.
Camille Grenu
© Photo : Nathalie Guyon - France Info TV
V : Le goût d’informer, d’écouter et de transmettre à l’autre. D’où cela vous vient -il ?
C : De mes parents enseignants, sans aucun doute. Maman était prof des écoles en maternelles et je l’ai toujours admirée pour sa patience avec les tout petits à qui elle apprenait tout : à sociabiliser, à devenir propres, à découvrir les lettres, les chiffres, les formes, les couleurs, la musique, les histoires, les sentiments, la vie quoi ! Et papa était prof d’histoire géo au lycée, avec un talent de narration merveilleux. Tout ça m’a donné envie de faire comme eux, mais avec un autre public et sans jamais dire deux fois la même chose ni vivre deux fois la même journée au travail, ce qui est magique parce que dans mon métier on ne s’ennuie jamais !
V : En cette rentrée vous nous « revenez » avec, une chronique que vous avez imaginée, proposée et préparée. Comment l’idée vous est-elle venue ? Et pourquoi ?
C : Cela s’appelle l’info des solutions et comme son nom l’indique, c’est une chronique qui dépasse le simple constat pour s’intéresser aux solutions concrètes qu’on peut apporter, avec nos invités (experts, témoins, acteurs de terrain…), à nos téléspectateurs sur des problématiques de leur quotidien : Comment retrouver du travail après la crise ? Comment vivre cette rentrée sereinement ? Comment lutter contre le décrochage scolaire ? Comment moins polluer à notre niveau de simples citoyens qui, en collectif, pouvons réellement agir ? Comment bien se faire suivre quand on souffre d’un cancer du sein ? Et mille autres problématiques concrètes et passionnantes ! L’idée est venue de mon mari ! Un jour où j’avais débrouillé un problème, je ne sais plus lequel, à la maison, il m’a dit : « en fait c’est ça ton truc, c’est de trouver des solutions ». Et l’idée a fait son chemin, parce que oui, j’adore régler les problèmes, je me sens utile comme ça ! Du coup j’ai proposé un pilote à ma direction et c’est devenu cette chronique de 20 minutes sur France Info, à 9H40, dans la dernière demi-heure de la matinale week-end. C’est important d’apporter aussi ce type de regard aux gens, de faire du journalisme de solutions comme on dit, surtout après 18 mois de crise sanitaire et d’actualités très anxiogènes : là on est pro-actif, constructif, optimiste du coup aussi ! Et les retours sont très bons, preuve que ça répond à un besoin !
V : Vous avez mené avec brio, un duo chic classe et choc avec votre consœur et amie Alexandra Uzan sur les matinales du week-end France Info (elle présente désormais l’émission politique du soir, le 21H-23H, toujours sur France Info). Aurons-nous la chance de vous voir de nouveau ensemble sur de nouveaux projets ?
C : C’est une possibilité qui nous réjouirait toutes les deux, parce que nous sommes très complices en duo à l’antenne et que ces deux années ont été, pour l’une et l’autre, les plus belles à ce jour de nos parcours professionnels respectifs. Nous nous le sommes dit en nous quittant, et nous nous sommes dit que si un jour nous refaisions quelque chose ensemble professionnellement, nous en serions très heureuses ! Mais comme nous sommes de vraies amies également dans la vie, nous maintenons ce lien entre nous et c’est le plus important ! Elle est passionnée par la politique et présenter la grande émission politique de la journée pendant deux heures tous les soirs sur France Info une année d’élections présidentielles, ça ne se refusait pas ! Et moi je suis très attachée à la matinale week-end qui est, au bout de 4 ans, mon deuxième chez moi. L’équipe a changé et c’est super aussi, de se renouveler, de se réinventer, avec des yeux neufs et de nouveaux collègues !
Le duo chic, choc, classe : Alexandra Uzan & Camille Grenu
© Photo : Camille Grenu - France Info TV -France TV
V : Votre plus belle réussite ?
C : Mon couple ! Vivre LA grande histoire d’amour n’est pas donné à tout le monde, nous sommes aussi passionnés qu’il y a 15 ans quand nous nous sommes rencontrés, et nous nous disons souvent que nous avons une chance immense de vivre ça. Et puis, par voie de conséquence, mon fils qui est un pur « produit de l’amour » ! C’est un grand garçon de bientôt 12 ans doux, drôle, quelqu’un de très malin et de généreux : il est beau dedans et dehors, il est attentionné et brillant, il me dit qu’il m’aime tous les jours, il me rend fière chaque minute de la vie.
V : Le COVID 19 a créé beaucoup de changements de vie chez beaucoup d’entre nous ?
Avec plus d’un an de recul quel bilan faites-vous ? Quels changements avez-vous mis en place ?
C : D’un point de vue pro on s’est rendu compte, encore davantage, de l’utilité d’un vrai service public, qui donne les infos sans dramaturgie mais avec vérité et transparence : pas de sensationnalisme ni de course à l’audience quitte à faire flipper les gens pour rien ; mais aussi une chasse aux fake news de chaque instant, tout vérifier pour ne pas laisser passer l’intox, qui se porte particulièrement bien hélas depuis le début de la crise sanitaire. D’un point de vue perso, nous nous sommes juste trouvés étonnés d’être si bien tous les trois, mon mari, mon fils et moi, dans les périodes de confinement ou de couvre-feu par exemple : là où beaucoup de cellules familiales ont éclaté, la nôtre s’en est trouvée renforcée. Je suis un peu triste, cependant, que la question du vaccin m’ait éloignée de personnes qui m’étaient proches et que je ne peux plus voir, parce qu’elles sont fragiles et non vaccinées et que je ne veux pas risquer de les contaminer, à aucun moment.
V : Comment gérez-vous émotionnellement les « bad news » ? Vos ressources ?
C : Je m’oblige à prendre du recul et de la distance. Je pense que quand l’info est en soi triste, lourde, voire dramatique, ça ne sert à rien d’imposer en plus au téléspectateur sa propre charge émotionnelle, parce que ça perturbe le message. C’est ce que j’apprends à mes élèves à l’école de journalisme : pas besoin de prendre une voix larmoyante pour commenter ou énoncer des sujets graves, l’empathie c’est bien, mais le pathos c’est inutile. Souvent la force du moment ou du message gagne en intensité quand on respecte les silences et qu’on s’impose une certaine neutralité. Et, comme un pompier ou un médecin urgentiste, il faut être professionnel et savoir gérer son sang-froid pour être efficace, quitte à décharger l’émotion plus tard, en dehors du plateau.
© Photo : Camille Grenu - France Info TV
V : Votre équilibre vie perso-vie pro, quels sont les secrets incontournables que vous nous donner ?
C: Il faut des rituels ! Par exemple, je travaille le week-end tandis que mon mari travaille du lundi au vendredi, et que mon fils est aussi scolarisé du lundi au vendredi. J’ai donc ritualisé le mercredi avec mon fils, c’est notre journée, on fait des trucs à deux : les devoirs, les déjeuners sushis, des séances de cinéma, jouer aux lego, ou d’autres choses qui n’appartiennent qu’à nous. Et puis du jeudi au samedi soir, quand je pars me coucher avant 21H parce que j’ai la matinale le lendemain, mon fils a ses rituels avec son père : ils regardent des films et des séries ensemble, par exemple, ou parfois ils partent tous les deux en week-end à Lille voir les autres enfants et la petite-fille de mon mari. Le reste du temps, on a nos rituels en famille et / ou en amoureux les soirs de semaine : petits dîners, séries à la télé, quelques sorties, des brunchs avec les copains le week-end après la matinale….
V : Qu’est-ce qui vous pousse toujours plus loin ? Et pourquoi ?
C : L’envie d’être aimée et l’envie de faire plaisir : parce que, égoïstement, être aimée par ceux que j’aime et être à l’origine de quelques-uns de leurs plaisirs, eh bien ce sont les deux choses que je préfère dans la vie !
V : J’ai pu suivre sur les réseaux sociaux que votre passion pour la déco, vos « chinages », les maisons à restaurer, demeure intacte. Transformer l’abimé, le délaissé, l’abandonné, l’oublié, en des lieux beaux, élégants, épurés, et surtout de « remise en Âme » d’un lieu. Quelle est votre définition de L’art de Vivre Camille ?
C : Côté art de vivre je suis passionnée de déco et je pense que de vivre dans un endroit où on se sent bien, c’est une des clés du bonheur. Pas forcément avec beaucoup de moyens : une plante verte, un tableau, quelques tapis, beaucoup de coussins, des meubles et des objets qui ont une âme, des tas de lampes d’appoint avec une ampoule chaude et tamisée, ça peut suffire ! J’adore l’idée de transformer un endroit existant et qui ne dégage rien, en cocon douillet et accueillant, juste avec quelques astuces bien senties et en faisant un maximum de récup. Je suis aussi une adepte de la philosophie japonaise du wabi sabi : plus c’est vieux et usé, plus c’est beau ! C’est un précepte qui aide à être heureux puisqu’on trouve de la beauté dans tout, et qu’on arrête d’être obsédé par la perfection et le rutilant au bénéfice de choses et de lieux qui racontent des histoires, et qui dégagent quelque chose de puissamment vivant et positif.
J’ai même déjà déposé ma marque, « projet wabi sabi », pour le jour où je me lancerai vraiment dans le conseil en rénovation et décoration! Le principe sera justement de faire le plus beau possible avec ce qui existe déjà dans un lieu, en respectant son histoire, son cachet et sa patine, tout en récupérant un maximum de choses et en les restaurant pour tout embellir avec un budget minimum pour un effet waouh ! »
© Photos : Camille Grenu
V : Où en êtes-vous de vos projets de voyage au Japon ? En Australie ?
C : Pour l’instant ce sont des rêves un peu lointains. On ne veut rien prévoir tant que la crise sanitaire ne sera pas loin derrière, pour ne pas être déçus ! En attendant, on redécouvre les paysages des régions françaises et on adore ça ! On a aussi trouvé un petit refuge pour une bouchée de pain en Bourgogne et on y file dès qu’on le peut, ce qui n’est pas évident avec nos emplois du temps. L’endroit était fait pour nous : il était inhabité depuis 20 ans, mais son ancien propriétaire, un cheminot, était tellement soigneux que tout est en parfait état ! Il n’y a eu que l’électricité à remettre aux normes, pour le reste on a repeint les volets et c’est tout! On a gardé ses meubles anciens usés et magnifiques, et même sa batterie de cuisine en fer blanc avec des poignées en bois, on n’a racheté que les lits ! Ensuite la déco s’est faite comme une évidence, avec de beaux tapis, des lampes et de la vaisselle chinées, beaucoup de récup et de "do it yourself", et des bouquets ramassés dans les champs tout autour. Un de mes meilleurs souvenirs de l’été : la peinture de certains murs avec mon mari, avec de la chaux, du lait et des pigments naturels, on n’avait aucune idée de ce que ça allait donner et finalement, on adore le résultat ! Quand on a visité la première fois, il y avait quarante ans d’exemplaires de « la vie du rail », le bonheur pour mon mari qui était lui-même fils de cheminot et reste passionné de trains ! Dans un tiroir, des minéraux, alors que mon fils en fait collection…. Et sur le porte clé, les initiales CG : en matière de signes, on peut difficilement faire mieux ! Cette maison est devenue notre paradis caché.
V : 1 an plus tard … Quelle femme êtes-vous en 2021-2022 ?
C: La même ! Je reste très égale à moi-même, mais j’apprends de mes erreurs et je mûris aussi. J’adore cette quarantaine, j’ai beaucoup lu et entendu cette phrase dans la bouche d’autres femmes avant d’atteindre cette étape de ma vie, je pensais que c’était un cliché mais…. c’est aussi ma réalité !
V : Quel sera votre petit pas d’après ?
C : Dans une deuxième partie de ma vie, je voudrais m’installer en Crête avec mon mari ! Et notre fils pas trop loin j’espère…
V : Que dites-vous aujourd’hui à la petite fille/ petite Camille que vous étiez ?
C : Que je ne regrette rien de son parcours jusqu’à moi et que si c’était à refaire, je le referais tout pareil !
V : Quels sont vos 3 mots inspirants du moment et que vous accepteriez de partager avec nos lecteurs ?
C : Rire, Confiance, Espoir !
Au revoir et merci infiniment Camille de votre temps précieux, un plaisir d’être à vos côtés.
Chers lecteurs je vous invite à retrouver Camille Grenu, tous les week-ends, dans la Matinale de France Info TV dès 6h30. Mais aussi sur Twitter et Instagram .
À tout bientôt.
Bon début d'Automne, prenez bien soin de vous... !
© Photo : Camille Grenu - France Info TV
Mise en page : Sébastien Lapray
Bonjour madame Camille je suis Antonio votre Ancien Amoureux 💑 parce que je savais pas que vous étiez Marié je vous demande pardon pour ma irresponsabilité je suis très Triste 😥 mais pour vous je suis joyeuse pour votre enfant et votre mari pardonner moi pour ne pas regarder avant pardon madame Camille bonne journée et bonne week-end cordialement antonio 0758654020