© Photo : Autoportrait - Laurine Matt
L’image est ce miroir essentiel à nos mimiques, à nos reflets d’âmes et d’émotions, à nos apparences et apparats. Il est cette autre voix de nous-même, celle qui ne dit pas mais qui se voit ! Tantôt brutes, tantôt douces, sublimées, retouchées, crues, intenses, les photos sont notre quotidien de souvenirs, indispensables à la transmission de nos descendances et interrogent les humains que nous sommes. Laurine MATT est de ces rares photographes qui « shoot » au rythme de ses clics, pour clichés chic-choc-classe. Écoutons-là nous livrer son histoire, où la voix de « son Homme », Mathias HOLDER s’invite discrètement.
© Photo : @paulinaweddings - Modèles Laurine Matt & Mathias Holder
Virginie Servaes : Chère Laurine Matt, bonjour, je suis si heureuse de vous accueillir sur le Blog de la Voix du coaching. Il est plusieurs questions incontournables pour tous les invités du Blog, la toute première :
En ce joli mois de Mai et période toute particulière de sortie en douceur du 3ème confinement, que nous dit votre voix de vous ?
Laurine Matt : Tout d’abord Virginie, merci de m’accueillir sur La Voix du Coaching et de m’interviewer. Je suis touchée. Pour répondre à cette question, je dirais que certainement, ma voix correspond à la météo extérieure qui est complètement dans le mouvement, dans le changement, solaire, vent, ça bouge ! Il y a beaucoup de choses qui se passent, comme des tempêtes intérieures où les choses doivent sortir ! Je n’ai pas pour habitude de communiquer, l'oral ce n’est pas forcément ma force et pour autant cela vient à moi, comme aujourd’hui ! Comme quoi les choses doivent être partagées autrement et pas que visuellement. Donc là, le mois de Mai m’amène à la parole et c’est assez beau.
V : Votre parcours est juste atypique et incroyable, pourriez-vous nous le décrire en quelques mots ? Quelques phrases ?
L : En faisant court, car sinon cela prendrait des heures (sourire), mon parcours rassemble un brin de courage, de folie, de lâcher-prise, d’échecs aussi, de peurs, parce qu’il y en a eu suite à des choses particulières vécues en tant que femme ; et aussi se relever et s’élever !
Plus on laisse les échecs du début derrière nous et plus on évolue ! Et waouh, c’est tellement beau ce qui m’a été amené ensuite !
La découverte de qui je suis est liée à la photo. La photo, sur le corps, pour m’accepter comme je suis, avec tout ce qui a pu sortir de moi… me libérer de mes émotions ! Ça a été une telle expérience. Et maintenant, c’est moi qui libère les émotions des autres.
V : Afin que nos lecteurs comprennent bien, vous avez commencé par une carrière de modèle, ou autre chose ?
L : J’ai commencé par des études de marketing et en même temps j’ai été contacté pour faire des photos. Je ne pouvais pas, je travaillais en alternance dans le domaine du vin. Dès que j’ai eu fini mes études, je suis venue à Paris.
Paris a été très compliqué pour moi, j’ai vécu dans 15 m2, je ne connaissais personne…
Les agences de mannequins me disaient « non, non, non, vous n’avez pas le profil...», je n’avais pas de book, je n’avais rien comme bagage. Et pendant un an ça a été la galère !
Jusqu'à la rencontre avec un photographe qui m'a ouvert les premières portes et celles des voyages ! J’ai mieux marché à l’étranger qu’ici !
© Photo : Céline Russo - Portrait de Laurine Matt
Après 5-6 ans où j’ai posé en tant que modèle, New York a été une des villes qui m’a ouvert énormément d'opportunités. Et après, beaucoup de photographes pour lesquels j’ai posé, qu’ils soient américains ou français m’ont dit : « Mais pourquoi tu ne passes pas de l’autre côté de l'objectif ? ». Et moi, je ne comprenais pas et je me disais : « Qu’est-ce que je peux faire ? Je n'ai pas le style, je ne sais pas ! ». Et finalement, je me suis lancée en m'appuyant sur cette expérience, en effet, j'ai beaucoup appris en posant. Maintenant je suis photographe et je m’épanouie tellement !
V : Alors justement qu’est-ce qui a fait qu’à un moment donné il y ait eu ce switch ? Car au-delà des photographes qui vous ont encouragé, aviez-vous, vous aussi, cette envie d’être à la fois dans l’ombre et la lumière ?
L : Oui, j’ai eu ce déclic parce qu’ils me l’ont dit, ils croyaient en moi et moi non. Mais en fait, lorsque j’ai eu l’appareil dans les mains, wow ! J’ai trouvé mon style et je me suis beaucoup plus libérée. Parce qu’au début, je recopiais le style d’autres personnes, ce qui m'a figé dans un schéma ! Puis il y eut un moment où je me suis mise dans une énergie, j’ai eu le besoin de libérer, de lâcher quelque chose qui était en moi ! Donc de capturer qui étaient les gens, j’étais dans une autre démarche où j’interrogeais les personnes, ce qui a donné mon style !
La photo, l’art en général m’ont toujours passionné. Je m’exprime comme ça ! J’ai fait de la peinture petite, c’était le moyen d’expression pour moi.
Et maintenant, faire de la photo et amener aux autres ce que moi j’ai vécu me parait essentiel et normal.
© Photo : Mathias Holder - Laurine Matt "Action shooting"
V : Comment définissez-vous votre style aujourd’hui ? Qui êtes-vous en tant qu’artiste-photographe Laurine ?
L : C’est simple et compliqué comme question…
La première des choses pour moi est de capter la lumière, le naturel, de capter qui est l’autre, de capturer vraiment l’âme, et par rapport à cela, mon style se créé sur les tons que je vais mettre entre ombre et lumière. Des tons foncés, qui peuvent sembler un peu durs mais qui font ressortir qui est la personne, son regard, son mouvement. Quand je photographie, j’ai envie de capturer tout ça. Je n’ai pas envie de prendre en photo que des gens modèles, au contraire. Je veux des personnes authentiques, des âmes... Je veux de la vie ! Je photographie parfois des couples, des artistes, des hommes, quels qu’ils soient... Il est important d’apprendre à se connaître, à les connaître et de comprendre leur démarche.
V : Vous avez l’air d’être une photographe, permettez-moi, extrêmement libre, comme si vous vous affranchissiez des codes, un peu rock 'n' roll en même temps. Comme si, ce que vous alliez chercher chez les autres était aussi votre petit brin de folie mais dans le bon sens.
On sent dans votre travail que votre souhait est que la personne ose être elle-même totalement et dans sa plus grande liberté. Est-ce que vous le mesurez ?
L : Ah mais c’est beau, j’adore la folie ! Le rock 'n' roll me parle. Effectivement, j’ai pris du temps pour aller vers cette libération moi-même et j’essaye à ma manière de faire en sorte que l’autre se libère. Je pense que c’est essentiel. Si on me propose un projet fou, j’y vais tout de suite. Par exemple, si une personne veut poser nue, je prends tout de suite, je n’ai pas de limite, pas de jugement avec ça.
© Photo : Céline Russo - Modèle Laurine Matt
V : Vous disiez en introduction que vous avez traversé des phases de hauts, de bas, bien évidemment vous me direz le chemin de tout à chacun. Pourtant on ressent que cela n’a pas été simple pour vous. Justement, est-ce que dans votre entourage, l’acceptation de vos métiers, que vous soyez modèle ou photographe a été bien accueillie ? Avez-vous été soutenue par les autres ?
L : Les hauts et les bas je les ai vécus seule, ça a été même essentiel car j’ai eu ma période très compliquée dans le mannequinat au moment où je suis arrivée à Paris, comme je vous le disais. Les circonstances et le milieu de la mode étaient très durs, le diktat de la femme objet régnait. Les comportements déplacés de certains photographes, entre autres choses étaient très présents également. Je suis revenue après cette phase à la maison et personne n’était conscient de ce que j’avais pu traverser. Mes parents ne comprenaient pas ce que je faisais.
C’est au moment où j’ai posé nue que cela les a interrogé. Par exemple, ma mère se demandait « Qu’est-ce qu’on a pu faire… ? ». En même temps, j’avais 20 ans à cette époque et je comprends. Malgré tout, c’est mon père qui a mieux accueilli la nouvelle et c’est grâce à lui que ma mère a accepté que je fasse ce type de photos. Ma mère a compris le jour où ils ont été invités à une expo et où un nu artistique de moi, même si on ne voyait qu’un bras et le ventre, était exposé. C’est là que ma mère a fait « WOW ». Elle avait compris que je ne faisais pas des photos qui allaient atterrir sur des sites pornographiques. C'est aussi à cet instant, où, nous nous sommes rejointes totalement, car sachez que ma maman est aussi l'artiste de la famille. Elle a su me transmettre le goût du beau, de la peinture, de la créativité...
A l’inverse, le métier de photographe n’a posé de problèmes à personnes, aussi bien pour les amis, que la famille, bien au contraire.
Dans l’ensemble, j’ai eu de la chance qu’ils ne m’aient pas stoppée.
V : Je comprends parfaitement. Quel parallèle faites-vous avec la voix, car vous, finalement, votre mode d’expression est avant tout celui de l’image, du langage du corps et la captation de l’âme des autres. Vous-même, dans votre mode d’expression, vous êtes plus à l’aise avec l’aspect physique et votre corps parlant. Qu’est-ce qui fait que cela ne s’exprime pas autrement, alors que l'on sent que vous avez pleins de choses à dire ?
L : Belle question que vous me posez…
Effectivement, je pense que je m'exprime essentiellement visuellement, parce que le corps est mon état d'émotion. Quand on parle de mise à nu, pour moi, c’est ce qui se voit, ce qui se détecte, que ce soit la joie, la tristesse, la colère, j’aime exprimer et capter cela.
© Photo : April Aston Mc Kay - Modèle Laurine Matt
V : En fait, que souhaitez-vous exprimer, par exemple : un nu de vous, ça dit quoi ?
L : Il y a d’abord les cicatrices que j’ai sur le corps, il y a mes grains de beauté que je n’arrivais pas à assumer mais qui sont là. Aujourd’hui, je dis que cela fait partie de moi, de mon âme, et ça me permet de les accepter. Un jour, un photographe m’a dit qu'ils étaient comme des constellations. Cela m’a beaucoup marqué et touché. Par ailleurs, je peux aussi être à nu si on prend un portrait de moi, car on capte autant l’intimité dans mes yeux. Le nu m’a aidé à me connecter profondément à qui je suis et à comprendre finalement que peu importe si j’ai les cheveux bouclés, si je suis blonde…etc., j’accepte qui je suis.
C’est d’ailleurs pour cela que j’ai accepté l’interview, pour dire qu’il ne faut jamais rien lâcher, quels que soient les échecs, quel que soit qui on est, on peut toujours aller au-delà, il y a toujours une bonne étoile.
Par exemple, quand je me suis retrouvée à New-York avec 300 € en poche pour tenir 3 mois, j’étais en stress, la peur d’être dehors dans la rue et il s’est trouvé que j’ai fait les plus belles rencontres qui ont tout enclenché.
V : Il est clair que vous nous permettez à nous aussi d’oser. Vous nous tendez la main pour que nous soyons sous votre objectif tels que nous en avons envie finalement. Que l’on soit habillé ou nu, vous nous laissez maîtres de nos choix. Vous êtes aussi un exemple, puisque dans le mannequinat, vous avez osé être celle que vous souhaitiez et non pas celle qu’ils souhaitaient que vous soyez. Vous imposez qui vous êtes, vous prenez votre place, c’est pourquoi je disais tout à l’heure que vous êtes un peu punk, anarchique, rock 'n' roll...
L : Ça me touche ce que vous me dites.
V : Encore une petite chose avant de venir aux petites questions incontournables du blog ; vous avez sorti un livre où j’ai pu lire de jolies phrases de votre maison d’édition, qui y décrit votre alchimie, la vision que vous avez des personnes, du monde qui vous entoure. Cela va bien au-delà de prendre une simple photo. Ce livre relate ce que vous avez rencontré et vécu au fil de vos voyages. En fait, à travers celui-ci, vous êtes une personne qui ouvre la voie à d’autres champs que ceux de
l’image : percevoir au-delà de l’image.
L : Eh bien, j’ai des frissons en entendant vos mots et en même temps j’ai chaud au ventre, car cela me ramène dans ces énergies vécues. Ce livre est un aboutissement en tant que modèle et photographe et pas juste pour moi, c’est un partage de ce que j’ai pu vivre avec les personnes rencontrées. Cela était non planifié. Suite à un voyage en Amérique Latine qui m’a amené à la rencontre d’énergies diverses, dont je ne soupçonnais même pas l’existence, notamment avec les 4 éléments : le feu, la terre, l’eau, l’air. Je me suis aussi trouvée près d’un volcan en éruption, j’ai rencontré des chamans, des personnes qui travaillent avec le feu, avec les chants et moi, j’ai voulu traduire cela en images. Je souhaitais qu’elles soient aussi magiques que ce que je pouvais vivre. Dans ce livre, je me montre en tant que femme nue, non pas pour me montrer, mais pour que tous les humains se retrouvent au travers de cette communion avec tout ce qui m’entourait.
© Photo : Autoportrait - Laurine Matt
V : Bravo, cela fonctionne bien. J’ai envie de dire que ce livre est un témoignage de vous et au-delà. Posons-nous un instant : racontez-nous vos voyages, vous qui avez parcouru le globe, car même eux ne sont pas communs. Il ne s’agissait pas juste de partir avec un appareil photo autour du cou et de photographier des monuments… Il est évident que dans votre objectif, vous alliez à la rencontre des habitants, des lieux visités.
L : Mon premier électrochoc a été Singapour, ville un peu jungle, j’avais 20 ans. S’en est suivi New-York, ville qui m’a élevée dans la photo : le rêve américain, car ensuite j’ai enchaîné avec la Californie, l’Utah, le Texas…
Après, j’ai deux pays coup de cœur d’Amérique Latine, où je pourrai certainement vivre :
le Mexique et la Colombie ! Cela m’a vraiment connecté à la nature, aux animaux…
Dans le même temps, j’étais dans des situations dangereuses : comme par exemple en Honduras où les hommes avaient des flingues à chaque coin de rue, même s’il ne m’est rien arrivé en fin de compte.
Cependant, c’est à Paris où j’ai eu le plus de problèmes avec les comportements des hommes et en Turquie.
Là-bas, les hommes pensaient que comme je posais, j’étais accessible, facile, limite à vendre sur le marché.
Et cela va vous sembler étrange, mais la Turquie est un coup de cœur aussi : avec Constantinople, entre autres, chargée d’histoire, le Bosphore, l’eau, les couleurs orangées dans le ciel…
Aujourd’hui, j’aimerais y retourner mais c’est vraiment trop dangereux...
V : Vous avez mis un autre projet en œuvre et c’est par ce biais que je vous ai rencontré. Il est sans enjeu. Vous vous exposez en photo avec « votre Homme » Mathias Holder. Qu’est-ce qui vous a donné envie à tous les deux de poser votre amour aux yeux du monde ?
L : On aime la photo tous les deux et l’amour est l’essence de tout pour nous. Pourquoi ne pas le partager, démontrer ce bonheur d’être à deux. Donc tout simplement, nous avons créé une page sans nous demander l’impact que cela aurait.
© Photo : @paulinaweddings - Modèles Laurine Matt & Mathias Holder
V : Chers lecteurs, sachez que Mathias (photographe également) est aussi à nos côtés. Donc la question que je vous pose Mathias : pourquoi avoir eu envie de poser avec Laurine ?
Mathias Holder : C’était pour lui faire plaisir avant tout (sourire).
V : Qu’est-ce qui vous plait, vous intéresse dans la photographie ?
M : Eh bien, comme Laurine, c’est de capter les caractères des personnes, ce qu’elles ne peuvent pas dire. Je trouve que dans chaque photo, on peut voir au travers des masques que les personnes peuvent porter !
Les lumières, les couleurs, il y a tellement de belles choses auxquelles on ne fait pas trop attention. La photographie les met en valeur autour de nous.
@ben_la_peill pour l'agence privilège - © Laurine Matt
V : Quel est votre parcours en parallèle de la photographie ?
M : A l’origine, je suis technicien en électricité et informatique et je me tourne maintenant vers l’artistique.
V : En tout cas, ce que vous nous montrez tous les deux, c’est la solidité du couple. Dans ce projet où vous avancez à petits pas japonais et vous vous laissez porter par le vent, qu’est-ce qui vous intéresse dans cette intimité partagée ?
M : J’ai eu beaucoup de mal avec l'intimité au départ prise en photo. Mais c’est une belle chose de pouvoir s’ouvrir, être soi, s’accepter et la photographie le permet.
L : En fait, ce que nous mesurons, c’est que nous avons la chance de pouvoir nous montrer tels que nous sommes et que ce qui va être capté restera naturel. Nous n’allons pas le rechercher exprès. Nous partageons en y mettant de l’amour autour.
V : Passons à nos petites questions incontournables.
Qu'est-ce qui vous inspire dans la vie ?
L : Tout. La vie m’inspire, les choses de la vie, la peine, la joie, la tristesse, les émotions. Le vivant. Je ne suis pas inspirée par les statues ! Alors qu'un plat peut m'émouvoir, car il y a l’âme de quelqu’un dedans. La vie simplement est mon inspiration. Je suis inspirée quand je suis en mouvement car il m’amène dans l’échange, dans la rencontre. Cela provoque des électrochocs et c’est fort ce que je vis alors. Par exemple, comme ces deux jours de Pentecôte à Paris. C’est « wow », ça me ressource.
V : Qu’est-ce qui vous pousse toujours plus loin et pourquoi ?
L : J’en n’ai jamais assez. J’en veux toujours plus. Je ne suis jamais satisfaite de ce que je fais. Je veux pouvoir faire plus, donner plus, m’élever. Je ne veux pas me contenter de choses acquises.
@stessyncindy pour l'agence privilège - © Laurine Matt
V : Quelle jeune femme êtes-vous en 2021 ?
L : En 2021, je pense être une jeune femme ouverte, accessible, je n’ai plus peur de dire ce que je pense, de partager, de manière visuelle ou orale. Je suis une femme comblée.
V : Quel sera votre petit pas d’après ?
L : Continuer à communiquer, donner l’envie, comme vous, c’est beau ce que vous faites sur La Voix Du Coaching avec vos interviews auprès d’artistes qui communiquent différemment, je trouve ça génial.
V : Que dites-vous aujourd’hui à la petite fille / la petite Laurine que vous étiez ?
L : La petite Laurine était muette. Elle a bien fait d’être calme, elle a eu raison de construire cette bulle de protection, de se préserver.
V : Encore une petite chose, quels sont vos 3 mots inspirants du moment et que vous accepteriez de partager avec nos lecteurs ?
L : Croyance, Libération, Spiritualité.
V : Merci infiniment Laurine car j’aurai passé des heures fabuleuses avec vous, notamment le shooting mais c’est un autre sujet. Merci également à Mathias. C’est un beau projet que vous portez tous les deux.
L : Merci de votre confiance, je suis touchée que vous m’ayez choisie parce qu’à Paris, il y a tellement de personnes dans l’art. Je suis très heureuse.
Quel bel instant privilégié aux côtés de Laurine, en cette journée parisienne.
Chers lecteurs, nous vous invitons à découvrir son exposition qui aura lieu à Paris du 8 au 10 Juillet, avec l'équipe de la Belle Étoile ! En attendant, usez et abusez des liens de ses sites et de la lecture de son bel ouvrage.
Prenez soin de vous !
© Photo : Laurine Matt
Mise en page : Cynthia Akel
Voice and image with photographer Laurine Matt
© Photo : Self-portrait - Laurine Matt
The image is this essential mirror to our facial expressions, to our reflections of souls and emotions, to our appearances and pageantry. There is this other voice of ourselves, the one which does not say but which can be seen ! Sometimes raw, sometimes soft, sublimated, retouched, intense, photos are our daily memories, essential to the transmission to our descendants and which question the humans that we are. Laurine MATT is one of those rare photographers who “shoot” at the rate of her clicks, for chic-choc-class shots. Let us listen to her story, in which the voice of "her Man", Mathias HOLDER is discreetly invited.
© Photo : @paulinaweddings - Models Laurine Matt & Mathias Holder
Virginie Servaes : Dear Laurine Matt, hello, I am so happy to welcome you to La Voix Du Coaching Blog. There are several recurrent questions for all blog guests, here is the first one : In this beautiful month of May and a very special period of soft exit to our 3rd lockdown, what is your voice telling us about yourself ?
Laurine Matt : First, Virginie, thank you for welcoming me on La Voix Du Coaching and for interviewing me. I'm touched. To answer this question, I would say that certainly, my voice corresponds to the weather outside which is completely in motion, in change, solar, windy, it moves ! There are a lot of things going on, like inner storms where things need to come out ! I'm not used to communicating, speaking is not necessarily my strength, however it seems to come easily to me today ! To the effect that things must be shared differently and not only visually. So there it is, the month of May brings me to talk and it’s quite beautiful.
V : Your career is just atypical and incredible, could you describe it to us in a few words ?
L : Keeping it short, because otherwise it would take hours (smile), my journey brings together a bit of courage, madness, letting go, failures too, fears, because there have been some following peculiar experiences as a woman ; and also stand up again and rise !
The more we leave the failures of the beginnings behind us, the more we evolve! And wow, it's so beautiful what was brought to me next !
The discovery of who I am is linked to photography. Photography, on the body, to accept me as I am, with everything that may have come out of me... Free me from my emotions ! It was such an experience. And now it’s me who is releasing other people's emotions.
V : Just so our readers can understand, did you start your career as a model, or as something else ?
L : I started out with marketing studies and at the same time I was contacted to take pictures. I couldn't as I worked in the wine industry. As soon as I finished my studies, I came to Paris. Paris was very complicated for me, I lived in a 15 sqm (160 sqf) studio apartment, I didn't know anyone...
The modeling agencies would tell me "no, no, no, you don't have the profile...", I didn't have a portfolio, I had no background in this field. And for a year it was a hassle !
Until I met with a photographer who opened the first doors to me and those of travel ! It worked better abroad than here !
© Photo : Céline Russo - Portrait of Laurine Matt
After 5-6 years as a model, New York has been one of the cities that has opened up so many opportunities to me. And after that, a lot of photographers I've posed for, whether American or French, said to me: "But why don't you go to the other side of the lens ?". And I didn't understand, and I was like, "What can I do ? I don't have the style, I don't know ! ". And finally, I started by relying on this experience, indeed, I learned a lot by posing. Now I am a photographer and I thrive so much!
V : So, what exactly caused this switch to occur at some point ? Because beyond the photographers who encouraged you, did you also have this desire to be both in the dark and in the light ?
L : Yes, I had that click because they told me, they believed in me and I didn't. But, when I got the device in my hands, wow ! I found my style and I freed myself a lot more. Because at first, I was copying other people's styles, which froze me in a certain diagram ! Then there was a moment when I put myself in an energy, I needed to release, to let go of something that was inside of me ! I needed to capture who the people were, I was in another process where I questioned people, which gave my style !
Photography, art in general have always fascinated me. I express myself like that ! As a little girl, I used to paint which was a mean of expression. And now, taking pictures and bringing what I have experienced to others seem essential and normal to me.
© Photo : Mathias Holder - Laurine Matt "Action shooting"
V : How do you define your style today? Who are you as Laurine, artist-photographer?
L : It's a simple and complicated question... The first thing for me is to capture the light, the natural, to capture who is the other, to really capture the soul, and in relation to that, my style is created on the tones that I will put between shadow and light. Dark tones, which may seem a little harsh but which bring out who the person is, their gaze, their movement. When I shoot, I want to capture it all. I don't want to take pictures of model people, on the contrary. I want genuine people, souls... I want life ! I sometimes photograph couples, artists, men, whoever they are... It is important to get to know each other, to know them and to understand their approach.
V : You seem like a photographer, allow me, extremely free, like breaking free from codes, a little rock 'n' roll at the same time. As if, what you were looking for in others was also your little bit of madness, but in a good way.
We can feel in your work that your wish is that the person dares to be completely himself/herself and in his/her greatest freedom. Are you measuring it ?
L : Ah but it's beautiful, I love madness ! Rock 'n' roll speaks to me. Indeed, I have taken time to move towards this liberation myself and I am trying in my own way to make the other free. I think this is essential. If I am offered a crazy project, I will go straight away. For example, if a person wants to pose nude, I take it right away, I have no limit, no judgment with that.
© Photo : Céline Russo - Model Laurine Matt
V : You said in the introduction that you have gone through phases of ups and downs, which are of course the likes of everyone. Yet we feel that it was not easy for you. In fact, has the acceptance of your jobs, whether as a professional model or a photographer, been well received by those around you ? Have you been supported by others ?
L : I experienced those Ups and Downs on my own, which was even essential because I had my very complicated period in modeling when I arrived in Paris, as I told you. The circumstances and the world of fashion were very harsh, the diktat of the woman object reigned. The inappropriate behavior of some photographers, among other things, was also very present. I came home after this phase and no one was aware of what I had been through. My parents didn't understand what I was doing.
It was when I posed nude that they questioned themselves. For example, my mother would ask herself, "What could we have done... ? ". At the same time, I was 20 and I did understand them. Even so, it was my father who received the news better and it was thanks to him that my mother accepted that I take these types of photos. My mom understood the day they were invited to an exhibition and an artistic nude shot by me, even though you could only see an arm and stomach, was on display. This is where my mom said "WOW". She understood that I wasn't taking pictures that were going to end up on pornographic sites. It is also at this moment, where, we connected completely, because my mom is also the artist of the family. She knew how to transmit to me the taste for beauty, painting, creativity...
On the other hand, the profession of photographer posed no problems for anyone, both for friends and family, quite the contrary.
Overall, I was lucky they didn't stop me.
V : I understand perfectly. What parallel do you make with the voice because you, ultimately, your mode of expression is above all that of image, body language and capturing the soul of others. Yourself, in your mode of expression, are more comfortable with the physical aspect and your speaking body. What is it that does not express itself differently, when it feels like you have a lot to say ?
L : Nice question… Indeed, I think that I express myself primarily visually, because the body is my state of emotion. When we talk about baring, for me, this is what is seen, what is detected, whether it is joy, sadness, or anger, I like to express and capture that.
© Photo : April Aston Mc Kay - Modèle Laurine Matt
V : In fact, what do you want to express, for example: a nude of you, what does that say ?
L : First there are the scars I have on my body, then there are my moles that I couldn't assume but they are there. Today I say they are part of me, of my soul, and it allows me to accept them. One day a photographer told me they were like constellations. It marked and touched me a lot. On the other hand, I can also be naked if a portrait of me is taken, because it captures the intimacy in my eyes so much. The nude has helped me connect deeply with who I am and ultimately understand that no matter how curly or blonde my hair are… etc, I accept who I am.
This is also why I accepted the interview, to say that we must never let go, whatever the failures, whatever who we are, we can always go beyond. there is always a lucky star.
For example, when I found myself in New York with € 300 in my pocket to live for 3 months, I was under stress, the fear of being out in the street and it turned out that I did the most beautiful encounters that started everything.
V : It is clear that you are also allowing us to dare. You extend your hand to us so that we are under your lens as we ultimately want. Whether we are dressed or naked, you leave our choices to us. You are also an example, since in modeling you dared to be who you wanted and not who they wanted you to be. You impose who you are, you take your place, which is why I said earlier that you are a little punk, anarchic, rock 'n' roll...
L : Thank you, I am very touched by those words.
V : One more thing before coming to some of the famous questions of the blog ; you brought out a book where I read some pretty quotes from your publishing house, which describes your chemistry, your vision of people, of the world around you. It goes way beyond taking a simple photo. This book relates what you have encountered and experienced during your travels. In fact, through it, you are a person who opens the way to fields other than those of the image : to perceive beyond the image.
L : Well, I get chills hearing your words and at the same time my stomach is warm, as it brings back these lived energies. This book is a culmination as a model and photographer and not just for me, it is a sharing of what I have experienced with the people I have met. It was unplanned. Following a trip to Latin America which brought me to meet various energies, of which I did not even suspect the existence, in particular with the 4 elements : fire, earth, water, air. I also found myself near an erupting volcano, I met shamans, people who work with fire, with songs and I wanted to translate this into pictures. I wished they were as magical as I could possibly experience. In this book, I show myself as a naked woman, not to show myself, but for all humans to come together through this communion with all that surrounded me.
© Photo : Self-portrait - Laurine Matt
V : Well done, it works well. I want to say that this book is a legacy to you and beyond. Let's hold a moment : tell us about your travels, you who have traveled the globe, because even them are not common. It was not just a matter of leaving with a camera around your neck and photographing monuments... It is obvious that in your lens, you were going to meet the inhabitants and the places.
L : My first shock was Singapore, a kind of jungle city, I was 20 years old. New York followed, the city that brought me up in the photography: the American dream, because then I followed up with California, Utah, Texas...
Afterwards, I have two favorite countries in Latin America, where I can certainly live :
Mexico and Colombia ! It really connected me to nature, to animals...
At the same time, I was in dangerous situations: like for example in Honduras where men had guns on every corner, even though nothing happened to me in the end.
However, it was in Paris where I had the most problems with men's behavior and in Turkey.
There, the men thought that as I posed, I was accessible, easy, “sellable” at the market.
And this will seem strange to you, but Turkey is also a crush: with Constantinople, among others, steeped in history, the Bosphorus, the water, the orange colors in the sky... Today I would like to go back but it is just too dangerous...
V : You implemented another project and it is through this that I met you. It is without stake. You expose yourself in photo with "your Man" Mathias Holder. What made you both want to lay your love in the eyes of the world ?
L : We both love photography and love is the essence of everything for us. Why not share it, demonstrate the happiness of being together. So quite simply, we created a page without asking ourselves what impact it would have.
© Photo : @paulinaweddings - Models Laurine Matt & Mathias Holder
V : Dear readers, know that Mathias (also a photographer) is also by our side. So the question I am asking you Mathias : why did you want to pose with Laurine ?
Mathias Holder : It was to please her above all (smile).
V : What do you like, what interests you about photography ?
M : Well, like Laurine, it's about capturing people's characters, what they can't say. I find that in each picture, you can see through the masks that people can wear !
The lights, the colors, there are so many beautiful things that we don't pay too much attention to. Photography highlights them around us.
@ben_la_peill for l'agence privilège - © Laurine Matt
V : What is your background alongside photography ?
M : Originally, I was an electrical and computer technician and now I turn to the artistic.
V : In any case, what you are showing us both is the strength of the couple. In this project where you take small Japanese steps and you let yourself be carried away by the wind, what interests you in this shared intimacy ?
M : I had a lot of trouble with intimacy initially when the pictures were taken. But it's a beautiful thing to be able to open up, to be yourself, to accept yourself and photography allows that.
L : In fact, what we are measuring is that we are fortunate enough to be able to show ourselves as we are and that what is going to be captured will remain natural. We're not going to look for it on purpose. We share by putting love around it.
V : Let's move on to our usual questions. What inspires you in life ?
L : Everything. Life inspires me, the things of life such as grief, joy, sadness, emotions. The living. I am not inspired by statues! While a dish can move me because there is someone's soul in it. Simply put, life is my inspiration. I am inspired when I am on the move because it brings me into the exchange, into the encounter. It causes electric shocks and that’s what I am experiencing then. For example, like those two days of Pentecost in Paris. This is "wow", it refreshes me.
V : What pushes you further and why ?
L : I can't get enough. I always want more. I am never happy with what I do. I want to be able to do more, give more, lift myself up. I don't want to be satisfied with things that I take for granted.
@stessyncindy pour l'agence privilège - © Laurine Matt
V : What young woman are you in 2021 ?
L : In 2021, I think I am an open, accessible young woman, I am no longer afraid to say what I think, to share, visually or orally. I am a fulfilled woman.
V : What will be your next step ?
L : Continue to communicate, give envy, like you, it's great what you do on La Voix Du Coaching with your interviews, with artists who communicate differently, I find that great.
V : What do you say today to the little girl / the little Laurine that you were ?
L : Little Laurine was silent. She did well to be calm, she was right to build this bubble of protection, to preserve herself.
V : One more thing, what are your 3 inspiring words of the moment that you would agree to share with our readers ?
L : Belief, Liberation, Spirituality.
V : Thank you very much Laurine because I spent a wonderful time with you, especially the shoot, but that's another subject. Thanks also to you Mathias. It's a beautiful project that you both hold.
L : Thank you for your trust, I am touched that you chose me because in Paris there are so many people in art. I am very happy.
What a wonderful privileged moment alongside Laurine, on this Parisian day.
Dear readers, we invite you to discover her exhibition which will take place in Paris from July 8 to 10, with la Belle Étoile team ! In the meantime, use and abuse the links of her sites and read her beautiful book.
Take Care !
© Photo : Laurine Matt
Layout : Cynthia Akel
Translation : Sebastien Lapray
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